Le service des Mines
Dans notre droit français, la propriété du sol entraînait celle du dessus et celle du dessous. Mais l'économie agricole avait conduit à un morcellement de la terre incompatible avec les surfaces nécessaires à l'exploitation d'une mine. Or il s'agit là, à l'aube de la révolution industrielle, d'une activité stratégique capitale pour la nation, pour son économie et sa défense.
La première mission du service des Mines a été le développement de l'industrie nationale à travers le développement des techniques de pointe (la mine, la sidérurgie à l'époque), le transfert de technologie vers les PMI (les fourneaux, les forges et les mines de l'époque étaient en général des entreprises familiales) avec un accent très fort sur la formation technologique initiale et continue.
Sa seconde mission lui a été confiée tout aussitôt : les activités nouvelles indispensables à la nation, qui étaient des activités à risques. L'Etat se devait de faire respecter un certain nombre de règles en matière de sécurité et d'environnement pour des raisons humanitaires évidentes mais aussi parce qu'une condition indispensable de ce développement industriel était qu'il soit suffisamment respectueux de la sécurité de ses ouvriers et de l'environnement de ses voisins pour qu'il fût accepté par la société.
Selon l'arrêté du 18 messidor fixant les missions de l'agence, l'occupation principale des ingénieurs était :
1/ de visiter les mines exploitées,
2/ de donner des conseils et des avis aux directeurs des travaux,
3/ de prendre des mesures pour que les travaux soient solides et que les ouvriers soient en sûreté,
4/ de visiter les fonderies et tous les établissements analogues, de donner des conseils, des avis aux directeurs de ces établissements,
5/ d'éclairer, d'instruire leurs élèves, de leur donner des leçons pratiques de toute nature.
Dès le départ historiquement, ces deux notions de développement industriel et de préservation de la sécurité et de l'environnement n'ont pas été contradictoires, bien au contraire puisque le respect de la sécurité et de l'environnement est une des dimensions indissociables des autres de la compétitivité industrielle.
Bien entendu, en deux siècles, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, les technologies nouvelles porteuses tout à la fois d'espoir et de crainte se sont succédées : ce fut les machines à vapeur, les chemins de fer,
les automobiles (l'histoire aura retenu les plaques minéralogiques), et plus près de nous, le nucléaire, la chimie, l'informatique.
http://www.drire.gouv.fr/haute-normandie/faq/faq_drire.htm